Sorti le 18 mars, Fragmentations, Prayers And Interjections présente le second volet des nombreux disques, qui devraient paraitre au cours de l'année, retraçant le marathon scénique et artistique que s'est offert John Zorn en septembre dernier pour son soixantième anniversaire (1), et comme il l'avait déjà effectué dix ans plus tôt pour fêter ses cinq décennies. Après The Hermetic Organ, Vol. 2 publié le 21 janvier, ce nouveau disque issu d'un concert enregistré le 25 septembre 2013 au Miller Theatre de New-York, soit deux jours après celui à l'orgue à la St Paul's Chapel, se démarque de son prédécesseur par le type de formation proposée : un orchestre philharmonique. Depuis Aporias: Requia for Piano & Orchestra et sa pochette Francisbaconienne en 1998 et What Thou Wilt en 1999-2010 (on y reviendra), Zorn s'était en effet limité en matière de mouture classique à des ensembles plus réduits, à l'image du quatuor à cordes constitué de Jennifer Choi et Fred Sherry sur Magick (2005). En somme, une longue attente pour une surprise de taille.
L'album réunit ainsi quatre compositions jouées par l'Arcana Orchestra sous la direction de David Fulmer. La première, Orchestra Variations, fut commandée en 1996 par l'orchestre philharmonique de New York, tandis que celle qui clôt le disque, Suppôts et Suppliciations, le fut par l'orchestre symphonique de la BBC en 2012. Du premier thème avant-gardiste, si l'auditeur averti pourra difficilement négliger les insertions burlesques Texaveryiennes, ces variations lui évoqueront également un autre hommage, grindcore cette fois-ci, mené par deux musiciens justement proche du saxophoniste alto : le chanteur Mike Patton et le bassiste Trevor Dunn et le Suspended Animation (2005) de Fantômas.